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Txus

MANIFESTE INSURRECTIONNEL

(Pour l'abolition du travail salarié et du commerce) 

Adresse aux prolétaires
Un spectre hante le capital : C'est le fantôme de sa subversion
À l'instant même où tout a un prix, le plaisir du don et de l'égalité dans l'échange s'affirme face aux perversions et aux conséquences dévastatrices de l'échange marchand.

Piégés entre le travail forcé et le chômage, de plus en plus de prolétaires s'éloignent du salariat, où ils sont assurés d'ajouter l'aliénation à leur misère, et s'écartent de la protection étatique, où ils ont la certitude de ne recevoir que le juste prix de leur résignation.

Le besoin de collectiviser les moyens de production et de distribution renouvelle la vieille tradition coopérativiste où l'on partage équitablement les fruits de l'activité humaine.

La dictature de la marchandise est mise en cause dans une société qu'elle a jusqu'à présent soumise aux mirages de l'apparence.

L'indiscipline et l'insoumission gagnent du terrain.

Le mariage bourgeois n'est pratiqué que par quelques demeurés définitivement aliénées ou en instance de divorce.

La dissolution des vieux us et coutumes réactionnaires se propage sans cesse ; l'ensemble des anciennes mœurs souffre de la corrosion imposée par les tentatives de vivre sans entraves.

Tant qu'on s'est limité aux spéculations politico-philosophiques et à panser les blessures de la vieille société, on a jamais pu, ni su, reconnaître la valeur des " valeurs " morales qui lui servent de rempart. En nous éloignant des chemins tracés par les réformistes de la survie et en adhérant au mouvement des insurgés de la volonté de vivre, on s'esclaffe sans retenue devant les jérémiades qui ont assujetti l'humanité à la perspective du pouvoir. Vivant sans retenue on a compris que les dites " valeurs ", et la logorrhée qui va avec ne sont rien d'autre qu'un reflet de la déshumanisation et de la malversation des désirs les plus naturels de chaque homme et que la chosification de l'individu était son seul but.

On peut donc constater, avec joie, comme l'anarchie et le communisme s'insinuent partout.

En effet, chaque instant où l'on s'éloigne du renoncement, chaque moment où l'on réussit à saisir la volonté inébranlable d'être soi-même et que cette affirmation devient l'échelle d'appréciation du bien et du mal, de l'utile et de l'inutile pour la société, pour honorer l'homme et mépriser l'esclave. Chaque parcelle de pure joie opère un renversement de perspective qui met l'actuelle société en péril en écartant les êtres de la dialectique du pouvoir.

En opposition au paraître et à l'avoir qui a miné l'homme de l'intérieur se profile l'accomplissement de soi comme le seul chemin pour nous rapprocher de l'humanité.

Contre l'échange marchand qui a désagrégé la communauté humaine de ses formes primitives de communisme, transformant en marchandise l'homme et la nature et propageant les nuisances et le malheur partout dans la planète, se dessine la réalisation des rêves que l'humanité a toujours possédés et que l'individu retrouve en lui dès qu'il sort de son cachot intime.

En contradiction à la délégation de pouvoirs, base sur laquelle la hiérarchie peut se hisser en s'appuyant sur la passivité suggérée, fomentée et finalement imposée par l'institualisation de l'inaction, notre intervention dans la vie sociale nous dicte l'action directe pour contrecarrer les dessins bien connus des sorciers de droite, des matons de gauche et maquereaux des pauvres.

Là où le pouvoir crée des aires de soumission et de liens de dépendance (en suggérant d'isoler les affrontements pour mieux évincer la contestation et distribuer les récompenses à qui de droit) la subversion tend à penser et à agir globalement, à faire le lien entre chaque nid de contestation, à dépasser l'isolement des individus et des groupes, à recréer l'humanité à l'intérieur de chaque homme.



Le commerce et le salariat
 
Antan l'échange entre communautés s'accompagnait des tentatives d'équivalence sociale entre ce qui était échangé; toutes les manifestations culturelles avaient pour but la pérennité de l'équité sociale et de l'harmonie avec la nature.

Dans les relations humaines régies par les lois du commerce ce qui est fondamental c'est le bénéfice, la rentabilité, la possibilité de s'enrichir par le biais du commerce, l'échange inégal.

La rupture de l'équilibre social entre ce qui est donné et ce que l'on reçoit est la conséquence de la violence exercée par un des protagonistes de l'échange. Les plus forts, les moins probes, imposent leurs conditions et leurs lois à ceux qui se trouvent en situation d'infériorité, les condamnant à la dépendance.

Malgré des discours lénifiants des idéologues de gauche dans la réalité du monde mercantile, l'inhumanité existe dès les premiers instants de gestation de la production de marchandises. Le salariat et l'esclavage de ceux qui produisent les marchandises contemporaines se basent sur l'asservissement collectif et le joug individuel ; le processus de vente et achat est lui-même un processus de mensonge et de coercition.

Le " consommateur " achète, obligé par un besoin vital, ou prédéterminé par la nécessité sociale de représentation que l'idéologie capitaliste impose.

Les pauvres sont prisonniers de la nécessité ; quand ils achètent, ils le font sans connaître le réel contenu des produits, dont ils n'ont qu'une légère équivalence avec ce qu'ils croient rentrer en possession. Ils consomment aussi, victimes de la campagne permanente de publicité où l'on